Ne les appelez pas décrocheurs, ces jeunes sont des voyageurs

Dans le Lot-et-Garonne, la Maison forte de Monbalen est en train d'intégrer le réseau des Ecoles de la transition écologique. ©Radio France - Cécile Bidault, France Inter
Dans le Lot-et-Garonne, la Maison forte de Monbalen est en train d'intégrer le réseau des Ecoles de la transition écologique. ©Radio France - Cécile Bidault, France Inter
Dans le Lot-et-Garonne, la Maison forte de Monbalen est en train d'intégrer le réseau des Ecoles de la transition écologique. ©Radio France - Cécile Bidault, France Inter
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Dans le Lot-et-Garonne, la Maison forte de Monbalen est en train d'intégrer le réseau des Ecoles de la transition écologique. Première action : deux semaines de remobilisation de jeunes en pleine interrogation sur leur avenir.

C'est l'un des lieux emblématiques de la transition écologique du Lot-et-Garonne :   la Maison forte de Monbalen. Ce château du XIIIe siècle, racheté par une association d’artistes, est un tiers-lieu qui expérimente en permanence, autour des questions sociales, environnementales et culturelles.

La Maison est en train d'intégrer le réseau des  Ecoles de la transition écologique (ETRE). Une première session de deux semaines s'est déroulée au mois de mars.

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Le chapiteau de la Maison forte est le lieu de regroupement de la nouvelle école ETRE. Derrière, le château du XIIIe siècle.
Le chapiteau de la Maison forte est le lieu de regroupement de la nouvelle école ETRE. Derrière, le château du XIIIe siècle.
© Radio France - Cécile Bidault / France Inter

"Notre société est en train de casser ces talents"

Avec Bruno Caillet, l’un des coopérateurs de la Maison forte, nous pénétrons dans le chapiteau-yourte : "chaque jour, ici, ils débriefent leur journée et la mettent en débat". Six stagiaires, âgés de de 16 à 25 ans, sortis du système scolaire ou en pleine interrogation sur leur avenir, passent deux semaines ici, semaines dites de remobilisation.

"On ne leur a pas donné de nom", reconnaît Bruno Caillet, "pour l'instant le terme, c'est voyageur. Elève, ça fait école. Décrocheur, c'est horrible. Les jeunes qui ont accepté le jeu avec nous sont tous incroyables, en terme de richesses, de capacité à questionner nos modèles de manière cash. Notre société est en train de casser ces talents, et ça c'est flippant".

Durant ces deux semaines, les jeunes sont allés sur le terrain, pour tenter de trouver leur voie.
Durant ces deux semaines, les jeunes sont allés sur le terrain, pour tenter de trouver leur voie.
© Radio France - Cécile Bidault / France Inter

Au programme de ces deux semaines : ateliers, jeux coopératifs, et surtout beaucoup des visites de terrain autour des métiers de l’artisanat et de la transition écologique. Dans l’atelier d’un  tourneur sur bois à Penne d’Agenais, Gézabelle est particulièrement attentive et intéressée. A 22 ans, et après une première tentative à l’université, elle cherche une formation aujourd’hui : "quand on est à l'école, on vous parle d'être médecin, avocat, astronaute... On ne pense pas à tous les métiers qu'il y a derrière. Faire découvrir la nature, l'écologie, c'est important pour nous, pour notre survie".

"Nous, jeunes, sommes l'avenir"

En sortant de l'atelier d’un dinandier, qui travaille le cuivre, Georgia et Arame reconnaissent qu'elles ne connaissaient pas ce métier. Elles ne savent pas encore précisément quelles professions elles exerceront, mais une chose est sûre : elles seront en lien avec leurs préoccupations environnementales. "Les personnes que j'ai rencontrées qui partagent cette flamme me donnent vachement de force pour la suite", assure Georgia. "Il est important de voir des métiers d'avenir qui pourront aider le monde", complète Arame, "parce que nous, jeunes, sommes l'avenir".

Autre découverte : l'atelier d'un dinandier, qui travaille le cuivre.
Autre découverte : l'atelier d'un dinandier, qui travaille le cuivre.
© Radio France - Cécile Bidault / France Inter

Après ces deux semaines de remobilisation, il y aura peut-être une formation, un apprentissage, voire directement un emploi. Marion Blanchet, professeure de philosophie, bénévole à la Maison forte, reconnaît que "deux semaines, c'est court pour trouver sa voie. Mais c'est un moment où il y avait une panne, et tout à coup une nouvelle route qui s'ouvre. C'est un jalon, une pépite qui compte dans leur chemin".

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