La planète s’est transformée en étuve. La Méditerranée, le sud des Etats-Unis et la Chine suffoquent sous des températures caniculaires. Les océans n’ont jamais été aussi chauds. Les incendies font rage en Grèce et au Canada. Corollaire de cette succession quotidienne d’extrêmes et de records, juillet 2023 s’annonce comme le mois le plus chaud jamais enregistré, tous mois confondus. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le service européen sur le changement climatique Copernicus qualifient ce classement de « quasi certain », dans une déclaration publiée jeudi 27 juillet. Les données définitives seront disponibles le 8 août.
Le climatologue allemand Karsten Haustein, professeur à l’université de Leipzig, parle même de « certitude », à cinq jours de la fin du mois. « On est tellement au-dessus des courbes que, quoi qu’il arrive, ce record sera battu », assure le scientifique, qui publie également une analyse jeudi. Selon ses données, les températures de juillet 2023 dépasseront de 0,2 °C le précédent record de juillet 2019 et s’avéreront plus élevées d’environ 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle – une première pendant l’été de l’hémisphère Nord, lorsque la planète est la plus chaude.
« L’ère du réchauffement climatique est terminée, place à l’ère de l’ébullition mondiale, s’est alarmé, jeudi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, devant la presse. Pour de grandes parties de l’Amérique du Nord, de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe, cet été est cruel. Pour la planète entière, c’est un désastre. »
Réchauffement anthropique
Dès les premiers jours, le mois de juillet s’est révélé exceptionnel. Selon Copernicus, le 6 juillet, la température moyenne journalière de l’air à la surface du globe a atteint 17,08 °C, dépassant le record établi en août 2016, ce qui en fait la journée la plus chaude jamais enregistrée, suivie de près par les 5 et 7 juillet. Les trois premières semaines de juillet sont également inédites, avec 16,95 °C en moyenne (contre 16,63 °C pour l’ensemble du mois de juillet 2019). Juin 2023 était déjà le mois de juin le plus chaud mesuré, dépassant de 0,5 °C la moyenne de 1991-2020.
Cette flambée est principalement due, insistent les scientifiques, aux émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines, en particulier la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) et la déforestation. Le monde s’est déjà réchauffé de près de 1,2 °C depuis l’ère préindustrielle et le niveau atteint sur la dernière décennie est inédit depuis la dernière période interglaciaire, il y a 125 000 ans.
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