Incertitude du climat et risques naturels

Le 30 décembre dernier, un glissement de terrain ravage la localité de Gjerdrum, en Norvège. ©AFP - © Terje Pedersen / NTB / AFP
Le 30 décembre dernier, un glissement de terrain ravage la localité de Gjerdrum, en Norvège. ©AFP - © Terje Pedersen / NTB / AFP
Le 30 décembre dernier, un glissement de terrain ravage la localité de Gjerdrum, en Norvège. ©AFP - © Terje Pedersen / NTB / AFP
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"Nos géographies" reçoit ce soir les historiens Jean-Baptiste Fressoz et Fabien Locher qui viennent de faire paraître "Les Révoltes du ciel. Une histoire du changement climatique XVe-XXe siècle", ainsi que la géographe Magali Reghezza-Zitt pour aborder les questions de catastrophes naturelles.

Avec
  • Jean-Baptiste Fressoz Historien des sciences, des techniques et de l'environnement
  • Magali Reghezza-Zitt Géographe, spécialiste des risques naturels, de la vulnérabilité urbaine et des stratégies de gestion
  • Fabien Locher Historien des sciences, spécialiste de l'histoire environnementale, des sciences et des techniques

En ce début d’année 2021, faut-il ajouter aux préoccupations déjà bien anxiogènes de la pandémie, la peur de voir surgir sur notre planète de nouvelles catastrophes dites "naturelles" ? Crues et inondations, tempêtes et ouragans, sécheresses et canicules, incendies incontrôlables. En France, on se souvient de la tempête Xynthia, d'Irma aux Antilles ou de la tempête Alex qui a dévasté la vallée de la Roya, pour les plus récentes. Ailleurs dans le monde, bien d’autres évènements climatiques surviennent également, parfois très lointains. Où sont les causes, passées et présentes ? Que faisons-nous de la mémoire de ces traumatismes ? Une ère nouvelle, celle de l’anthropocène, s’est ouverte au XXIème siècle et avec elle le sentiment croissant d’une plus grande insécurité environnementale. Ou n’est-ce pas plutôt la résurgence, sous d’autres formes, de frayeurs anciennes ? Géographes et historiens croisent leurs travaux et leurs analyses autour de ces questions.

"Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, le discours colonial impérial sur le changement climatique positif domine. À la fin du XVIIIe siècle cela va basculer : la Révolution Française joue un rôle très important dans ce basculement car c'est un moment d'intense politisation de la question climatique. En 1789, les révolutionnaires accusent la monarchie d'avoir dégradé le climat de la France : c'est une accusation d'une énorme portée." Jean-Baptiste Fressoz

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"Après le séisme de 2010 à Haïti, on a eu des discours absolument surréalistes sur "la bonne victime" : quand vous avez traversé un séisme, vous vous relevez, vous allez travailler, vous prenez la pelle, vous chantez, vous priez. Il y avait ces discours sur une forme de culturalisme totalement déplacé, qui occultaient complètement les causes structurelles de la catastrophe." Magali Reghezza-Zitt

"La théorie de l'amélioration climatique commence avec Christophe Colomb et se déroule jusqu'au XVIIIe siècle [...]. Le développement de cette théorie et l'agir climatique deviennent un critère de hiérarchisation des peuples : on va décrire les autochtones, les Indiens d'Amérique du Nord ou des Caraïbes, comme ceux qui n'ont pas su améliorer leur climat parce qu'ils n'ont pas su mettre en culture une société agraire, ce qui - pour les discours occidentaux - est le summum de la civilisation." Fabien Locher

"J'ai l'impression qu'avec la question du réchauffement climatique, on a une forme de retour en force du déterminisme : on a tendance à plaquer des chaînes de pensées qui viennent du néo-malthusianisme, avec des angoisses liées à la population ou aux réfugiés climatiques. C'est une manière de médier le risque climatique, à travers la figure de l'autre, je trouve cela assez dommage." Jean-Baptiste Fressoz

Pour en parler

  • Magali Reghezza-Zitt, géographe, maître de conférences à l'École Normale Supérieure (PSL), chercheure au Laboratoire de géographie physique de Meudon (spécialiste des risques naturels, de la vulnérabilité urbaine et des stratégies de question)
  • Jean-Baptiste Fressoz, historien, chercheur au CNRS
  • Fabien Locher, historien des sciences, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l'histoire environnementale, des sciences et des techniques

Pour en savoir plus

Magali Reghezza-Zitt

Jean-Baptiste Fressoz

Fabien Locher

Extraits sonores et lectures

Extrait : Le Livre de la Genèse, chapitres 6 et 7.

Morceau : "Ne pleure plus" par Thomas Fersen - Album : "Les ronds de carotte" (1995) - Label : Believe.

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Extrait : Témoignages sur la tempête Xynthia à l’Aiguillon-sur-Mer et la Faute-sur-Mer (Vendée), du 27 au 28 février 2010.

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