Des arbres et nous

"Un jour, je suis tombée amoureuse d'un arbre", raconte Marine. ©Getty - Picture Alliance
"Un jour, je suis tombée amoureuse d'un arbre", raconte Marine. ©Getty - Picture Alliance
"Un jour, je suis tombée amoureuse d'un arbre", raconte Marine. ©Getty - Picture Alliance
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Ils ont été abattus ou chéris parce qu’ils gênaient la vue ou parce qu’ils embellissaient la vie. Trois histoires d’arbres et de voisinage, qui nous parlent de paysage, et de notre rapport à la nature et au vivant.

La première histoire se passe à Luçon, en Vendée, à la fin du mois de juillet. En rentrant chez elle, Elodie constate que la moitié des tilleuls qui bordent la départementale sont en train d’être abattus. Les minutes passent, les arbres centenaires tombent, et il lui faut un petit temps pour comprendre ce qui est en train de se passer. Ces trente arbres sont coupés pour laisser passer un convoi transportant deux coques de bateau.

"Le bruit du convoi passé, les ouvriers partis, c’était un no man’s land. En deux heures de temps, ils ont complètement défiguré le paysage." Elodie

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Les Pieds sur terre
28 min

C’est l’histoire d’un arbre qui pousse dans une cour pavée de la rue Henri Barbusse à Paris depuis les années 1970. Il est à la fois détesté et admiré, bon an, mal an, par les habitants. Cet arbre est un ailante, espèce aussi appelée "frêne puant". Même s’il ne menace pas vraiment les fondations de l’immeuble, il est accusé de tous les maux. Peu esthétique, nauséabond, responsable de dégâts plus ou moins avérés sur les canalisations, ou, tout simplement, inutile… Mais l’arbre ne déclare pas forfait.

"Il était héroïque cet arbre : plus on le massacrait, plus il devenait touffu."

Le noyer de Jutigny, en haut de sa colline.
Le noyer de Jutigny, en haut de sa colline.
- Marine Guillier

À Jutigny, en Seine-et-Marne, un noyer se dresse en haut de la colline. D'après Marine, "il doit avoir cent-cinquante ans". Au fil des années, elle s’est attachée à ce petit arbre un peu rondouillard, aux allures de bonsaï, "beau par sa simplicité". Quand la tempête de 1999 déracine le noyer, Marine est bouleversée. Elle se lance alors le défi de redresser l'arbre. L’entreprise est hasardeuse : normalement, on ne redresse pas un arbre aussi vieux, on le laisse finir ainsi sa longue vie. Marine réussit tout de même à convaincre le propriétaire du champ et un groupe d’amis de lui prêter main-forte.

"Le premier jour du printemps, on est allés boire le champagne sous l’arbre. On lui a donné un petit peu à boire aussi, pour l’aider à reprendre !" Marine

Ne reste plus qu’à attendre le mois de juin, moment où le noyer devrait refaire des feuilles…

Les Pieds sur terre
28 min

Merci à Elodie, à Marine, aux habitants de la rue Henri Barbusse, à Jacques Boutot, et à Manuel Verhée, notre stagiaire de troisième pour la semaine.

Première diffusion : 10/11/2015.

Des nouvelles des arbres :

Les nouveaux arbres fraîchement replantés à Luçon.
Les nouveaux arbres fraîchement replantés à Luçon.
  • A Luçon, des arbres ont été replantés au bord de la route. Ils sont un peu gringalets par rapport aux anciens arbres, qui étaient centenaires.
  • A Jutigny, le noyer de la colline ne va pas très bien à cause de la sécheresse. Il fait moins de feuilles. Marine sent bien qu’il a du mal à repartir, et elle craint qu’il ne tienne plus que quelques années encore.

Reportage : Elise Andrieu

Réalisation : Emmanuel Geoffroy

Chanson de fin : "12 :59 Lullaby" de Bedouin Soundclash.

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